Les représentants des villages d’Elokaté, d’Elokato et de M’battoh M’Bouaké, que sont Aké Ehou Gohn Altui, Akobé Romain, Assendé Nicaise, Bernard Anoma et Agoua Daniel, ont co-animé une conférence de presse le dimanche 15 juin 2025 à la chefferie d’Elokaté
L’objectif de cette rencontre avec la presse, était de dénoncer la longue attente, après une promesse faite par le sous préfet de Bingerville Koné Kapié, d’une rencontre entre les responsables de ces trois villages et le ministre de la Construction, du Logement et de l’Habitat, Bruno Koné Nabagné.
« Nous vous remercions sincèrement pour votre présence à cette conférence de presse, qui témoigne de l’intérêt que vous portez à la lutte engagée par nos villages d’Elokato, Elokate et M’Batto Bouaké, dans le cadre de l’affaire de spoliation de nos terres par PALMAFRIQUE au profit de la SCI PALMAFRIQUE IMMOBILIER. Cette affaire concerne une superficie de 2 339 hectares située dans la sous préfecture de Binger ville. Comme vous le savez, une marche pacifique de protestation avait été programmée pour le 21 mai 2025. Cette marche avait été régulièrement déclarée à Monsieur le Sous-préfet de Bingerville, et la presse en avait largement relayé l’annonce. Cependant à la veille de cette manifestation soigneusement préparée, nous avons été reçus par Monsieur le Sous-préfet, entouré des responsables des forces de sécurité. Ce jour-là, le Sous-préfet nous a informés que le Ministre de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme envisageait de nous recevoir incessamment, et qu’à ce titre, il convenait de surseoir à la marche » ont –ils indiqué..
Selon les conférenciers, c’est dans un esprit de paix et de responsabilité, que les représentants des trois villages ont accepté de suspendre la manifestation, dans l’espoir d’un dialogue constructif avec le Ministre.
« Mais force est de constater aujourd’hui que cette promesse n’était qu’un leurre, un simple artifice destiné à désamorcer notre mobilisation et à diviser notre unité. Depuis cette annonce, aucune date concrète, aucun signal officiel, aucune avancée réelle n’a été enregistrée. Nous dénonçons fermement cette stratégie de diversion, indigne de l’État, et contraire aux principes fondamentaux de transparence et de concertation avec les communautés locales » ont-ils souligné.
Face à cette situation, les populations d’Eloka, d’Elokaté et de M’Battoh M’Bouaké, ont décidé des mesures suivantes : L’organisation d’une nouvelle marche pacifique, dont la date sera communiquée dans les jours à venir, la saisine du Conseil d’État pour dénoncer les actes illégaux posés par le Ministère, un sit-in sur le site de Palmafrique, organisé par les populations d’Eloka et de M’Batto-Bouaké à partir du 22 juin 2025.
« À compter de cette date, les mesures suivantes seront mises en œuvre :Interdiction d’accès aux agents de Palmafrique sur nos terres, interdiction de récolter tout produit issu de nos plantations, départ immédiat de tous les agents de Palmafrique présents sur nos plantations et dans nos sites d’habitation, fin de toute légitimité des agents de Palmafrique sur le site, suite à la radiation des clauses et à la rupture du partenariat entre cette entreprise et nos villages, clôture des travaux de la commission chargée du suivi » ont-ils annoncé.
Ils en appellent à la société civile, aux leaders d’opinion, aux ONG, aux communautés sœurs à travers le pays, aux chefs traditionnels, aux femmes, et aux jeunes. « Tenez-vous à nos côtés. Car notre combat est aussi le vôtre : il s’agit de défendre notre dignité, notre patrimoine, et nos droits historiques. Nous appelons également les médias à relayer largement notre lutte légitime, et à continuer d’exercer leur mission d’éclaireurs et de garants de la démocratie. Les populations d’Elokato, Elokate et M’Batto Bouaké ne reculeront pas. Nous sommes ouverts à un dialogue sincère, mais jamais à la tromperie. Si l’État reste sourd, nous ferons entendre notre voix dans la rue et devant la loi » ont dit les conférenciers.
Ils précisent qu’après la rencontre du 19 mai 2025 avec le sous-préfet et les responsable sécuritaires et las d’attendre une rencontre avec le ministre de la construction, du Logement et de l’habitat Bruno Nabagné Koné, un courrier de demande de fixation d’une date de réception a été déposé la semaine dernière, 5 juin 2025 à la sous préfecture de Bingerville mais est restée jusqu’à ce jour sans suite. « Nous ne voulons pas le bras de fer avec les autorités. Nous sommes pour le dialogue. Nous avons opté depuis le début pour le dialogue. Mais nous avons derrière nous toute une population qui attend des réponses. Le sous préfet de Bingerville nous avait dit qu’il a été reçu par le ministre Bruno Koné et que celui-ci lui avait dit qu’il va nous recevoir. Nous attendons qu’on nous donne la date de cette rencontre » ont-ils relevé.
Jules Stefan